mercredi 27 juin 2007

1571 - la gifle

... avec plus de 2 200 tués, et plus de 6 500 blessés les pertes américaines en Sicile ne sont pas extravagantes en soi, et même inférieures à celles des Britanniques.

Pour l'opinion publique américaine, elles auraient néanmoins pu être inférieures si Patton, dans son obsession de battre Montgomery de vitesse, s'était contenté de suivre ses ordres et de faire preuve de davantage de prudence.

Mais le plus grave, et le plus commenté, c'est la gifle administrée par
Patton à un soldat américain victime de ce qu'on appellerait aujourd'hui un "choc post-traumatique". Alors qu'il visitait un hôpital de campagne, le bouillant général n'a pu s'empêcher de coller une gifle, devant témoins, à un soldat qui, bien que ne souffrant d'aucune blessure physique, refusait de retourner au combat.

Dans l'armée britannique ou française, l'épisode serait passé totalement inaperçu. Dans l'armée russe ou allemande, on se serait même étonné que le général n'ait pas fait fusiller ce soldat séance tenante. Mais dans l'armée américaine, et surtout dans l'opinion publique américaine, "l'affaire de la gifle" prend une dimension nationale. De héros victorieux, Patton se métamorphose en brute insensible, quasiment en SS.

Fait unique dans l'Histoire des guerres, le meilleur général du moment est sommé de présenter des excuses publiques non seulement à ce soldat, mais aussi à l'armée toute entière, et est ensuite relevé de son commandement (!)

Mis en disponibilité, et en totale disgrâce, Patton passe alors près d'une année à faire la "tournée des popotes" de Malte au Caire, en passant par la Corse ou Londres, sans trop savoir si l'on fera encore appel à ses services d'ici la fin de la guerre...

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