mercredi 21 février 2018

5475 - "il vaut toujours mieux un navire endommagé que pas de navire du tout"

L'Enterprise, à Nouméa, 10 novembre 1942
... Nouméa, 30 octobre 1942

Même si elle a, in fine, empêché la flotte japonaise d’attaquer Guadalcanal, la performance du contre-amiral Kinkaid à la Bataille des Îles Santa-Cruz n’a pas - et c’est bien le moins qu’on puisse en dire - impressionné Halsey, convaincu, à tort ou à raison, que son subordonné aurait pu, aurait dû, faire beaucoup mieux.

Et même si elle ne s’exprimera jamais en public, la tension entre les deux hommes jouera un grand rôle dans deux ans, lors de la Campagne de reconquête des Philippines.

Mais n’anticipons pas car, dans l’immédiat, après la perte du Hornet, la Navy se retrouve sans aucun porte-avions opérationnel dans le Pacifique sud, puisque l'Enterprise, qui, le 30 octobre est parvenu tant bien que mal à rallier Nouméa, doit à présent entreprendre la traversée jusque Pearl Harbor et un chantier de réparations qui va assurément l’immobiliser pour plusieurs semaines.

... ou plutôt "qui l’immobiliserait"... si Halsey avait la moindre intention de le laisser partir plutôt que de le renvoyer au combat sine die !

"Dém… vous pour le réparer !", tonne-t-il.

Et aux ingénieurs et mécaniciens qui lui font remarquer qu'à supposer-même qu'ils réussissent, avec les moyens du bord, à débloquer l’ascenseur avant, rien ne garantit qu'ils pourront ensuite le remettre en fonction, Halsey de rétorquer que puisqu’il en est ainsi ils n’ont qu’à le laisser tel qu’il est et qu'on se contentera de l’ascenseur arrière, ce qui certes diminuera les capacités opérationnelles du navire, "mais qu’il vaut toujours mieux un navire endommagé que pas de navire du tout" !

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