dimanche 24 septembre 2017

5325 - l'Ouragan Halsey

… ce fut sans conteste le marin le plus controversé de toute l'US Navy, et pour tout dire le pendant naval de George Patton, soit un chef bravache et fort en gueule, résolument non-conventionnel, sans le moindre souci des traditions et des convenances, aussi adulé par les uns pour son courage et son audace insensée que violemment critiqué par les autres pour les risques et les pertes tout aussi insensées qu'il était prêt à accepter juste pour arriver à ses fins.

En des temps meilleurs, ou même simplement normaux, sa hiérarchie, mais aussi le pouvoir politique, l'auraient assurément poussé vers la sortie, ou à tout le moins contraint à "rentrer dans le rang".

Mais comme pour le grand George, l'époque où il accéda à la notoriété, et où il se mit à commander des dizaines de milliers d'hommes au combat, cette époque n'avait rien de "normale" : c'était au contraire une époque de crise, et même une époque d'une exceptionnelle gravité, où la Marine de Guerre américaine, à la fois orgueil et seule force militaire véritablement crédible des États-Unis, venait de subir, dans sa propre tanière de Pearl Harbor, un désastre d'une ampleur sans précédant, qui la laissait à présent à genoux face à son adversaire japonais, pour sa part résolument convaincu de lui avoir porté un coup sinon mortel, du moins de nature à lui ôter - et pour longtemps (!) - jusqu'à a moindre velléité offensive.

Les Japonais, pourtant, se trompaient du tout au tout et, plus que tout autre, ce fut cet homme qui se chargea de le leur faire savoir et, rapidement, de le leur faire regretter.

Cet homme était un marin et un officier de carrière, fils d'un autre marin et officier de carrière, et héritier d'une longue lignée de marins, d'officiers et même de pirates, tous portés, tout comme lui-même et George Patton, sur l'alcool et les jurons, sans que l'on sache très bien lequel de ces deux vices l'emportait véritablement sur l'autre.

Cet homme s'appelait William Frederick Halsey, Jr

Mais tout le monde avait depuis longtemps appris à l'appeler "Bull"

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