lundi 31 mars 2003

28 - dommages collatéraux














... après le torpillage par le sous-marin S-13 du paquebot allemand Wilhelm Gustloff le 30 janvier 1945 (8 000 morts, dont plus de 4 500 bébés, enfants et adolescents), la flotte sous-marine russe continua de se distinguer.

Dix jours plus tard, le 12 février 1945, le même S-13, toujours commandé par Alexander Marinesko, doublait en effet la mise, en envoyant par le fond le navire-hôpital General Von Steuben (3 000 morts, dont une bonne part de blessés sur civières)

En deux semaines, le capitaine Alexander Marinesko venait ainsi de tuer plus de 10 000 réfugiés innocents...

Le 16 avril, le L-3, commandé par le Capitaine Vladimir Konovalov, logeait à son tour deux torpilles dans les flancs du cargo mixte Goya, lui aussi surchargé de réfugiés. Brisé en deux, le Goya coula en moins de 4 minutes, entraînant dans la mort près de 7 000 réfugiés.

Malgré cela, la marine allemande parviendra à évacuer vers l'Ouest près de deux millions de personnes, fuyant l'arrivée de l'armée rouge

dimanche 30 mars 2003

27 - le révisionnisme belge

... si le génocide des autochtones de "l'État Indépendant du Congo" (EIC) est un des plus importants du 20ème siècle, il reste néanmoins un des plus méconnus.

Dans ce qui fut la propriété très privée du Roi des Belges Léopold II, on estime que le tiers, voire la moitié, de la population autochtone disparut entre 1886 et 1908, passant de 20 ou 30 millions d'habitants (1886) à 8 millions (1908)

Révisionnistes avant l'heure, les manuels scolaires des petits écoliers belges n'en firent jamais mention...

samedi 29 mars 2003

26 - to Hell and back













... de 1939 à 1945, le Bomber Command britannique (qui n'était qu'une des composantes de la RAF) a perdu 55 000 aviateurs, tués au combat

Ce pourcentage ne fut battu que par les équipages de sous-marins allemands.

Le record de pertes fut atteint au cours de l'été 1944, avec plus de 300 avions par mois.

En 1943, la durée de vie moyenne d'un bombardier Lancaster et de ses sept hommes d'équipage ne dépassait pas 11 missions de bombardement

vendredi 28 mars 2003

25 - qu'est-ce que l'innocence ?

... en 1944, la majorité des canons antiaériens qui défendaient le Reich étaient servis par des groupes disparates de vieillards et d'enfants : simples ouvriers d'usine affectés aux canons en cas d'alerte (Wehrmänner), écoliers de 15 ans (Luftwaffenhelfern), ou adolescents encore plus jeunes, appartenant au Service du Travail (Reichs Arbeits Dienst) lorsqu'ils n'étaient pas en classe.

Ainsi, le 6 mars 1944, le Flak Abteilung 437 - dont les canons de 105mm étaient installé au coeur de la ville, dans le quartier de Spandau (Berlin) - était servi par 36 soldats de l'armée régulière, 90 écoliers et... 29 prisonniers russes.

"Nous étions dans une situation bizarre, traités tantôt comme des soldats, tantôt comme des enfants (...) On espérait que nous abattrions des avions ennemis avec nos canons de 105mm, mais nous n'étions pas considérés comme assez vieux pour porter les fusils lorsque nous devions essayer de capturer les équipages qui descendaient en parachute"

Dans le district de Siemensstadt, le Leicht Flak Abteilung 722 alignait lui aussi ses trois canons de 37mm... à moins de 100 mètres de l'école où étudiait Godfried Gottschalk, "Lufwaffenhelfer" de 16 ans

"Un garçon est entré dans la classe et a crié 'Voralarm!' Nous nous sommes tous levés pour nous ruer dehors vers les canons, en attrapant casque d'acier et masque à gaz"

Il ne restait plus à ces "enfants" qu'à débâcher les canons, comprimer les ressorts d'armements, puis glisser un chargeur de 6 obus dans chaque culasse...

Si les bombes tombaient sur l'école avant qu'ils arrivent à leurs canons, ils mouraient en civils innocents, injustement pris pour cible. Si elles tombaient deux minutes plus tard, et cent mètres plus loin, ils devenaient soldats morts au combat.

S'ils abattaient un B17 américain, tuant les dix hommes d'équipage, ils étaient décorés comme héros de la Nouvelle Allemagne. S'ils le rataient, ou si aucun bombardier ne se présentait à portée de tir, ils rebâchaient les canons et retournaient en classe dès la fin de l'alerte

L'innocence, c'est parfois deux minutes trop tôt et cent mètres trop
près...

jeudi 27 mars 2003

24 - le dernier coup d'éclat

... si la première action militaire de l'armée allemande dans la 2ème Guerre Mondiale fut la fausse attaque de la station de radio allemande de Gleiwitz (lancée le 31 août 1939 par un commando allemand en uniformes polonais ), la dernière attaque de la Luftwaffe (menée le 8 mai 1945 par quatre FW 190 du III/SG 77) fut la véritable attaque des bâtiments... de la Radio de Prague.

D'un bout à l'autre, cette guerre fut aussi celle des média.

mercredi 26 mars 2003

23 - le coup d'envoi

... la première action militaire allemande lors de la Seconde guerre mondiale fut menée au soir du 31 août 1939 par un commando allemand muni d'uniformes polonais, qui attaqua la station de radio de Gleiwitz (Silésie). Une station de radio... allemande.

Cette action, dirigée par le SS Alfred Naujocks sur les ordres de son chef - le futur Reich protecteur de Bohème-Moravie et organisateur de la "Solution finale" Reinhard Heydrich - avait pour but de légitimer l'invasion de la Pologne par l'armée allemande, en lançant sur les ondes un faux message polonais laissant croire à une attaque... polonaise sur la paisible Allemagne.

Hélas pour Hitler, les faux assaillants polonais ne parvinrent jamais à découvrir le commutateur qui aurait permis de basculer l'émission sur le réseau national. Le message ne fut donc capté que par les quelques rares auditeurs de Gleiwitz.

Quelques heures plus tard, et malgré ce relatif échec, le vieux cuirassé Schleswig Holstein - un vétéran de la Première guerre mondiale - faisait pleuvoir sur la Pologne les premiers obus de la Seconde...

mardi 25 mars 2003

22 - quand la France recrutait des nazis

... après guerre, les Américains ne furent pas, loin de là, les seuls à "récupérer" savants et ingénieurs du défunt Troisième Reich, et à leur offrir travail, bon salaire, nombreux avantages sociaux et bien entendu passeport ?

Hermann Oestrich, ancien directeur technique de BMW, et père du réacteur BMW003, fut ainsi "subtilisé", en août 1945, à la garde des Américains par un commando français, venu tout exprès dans une voiture avec de fausses plaques d'immatriculation et de vrais-faux papiers établis par le Ministère de l'Air, le définissant comme "dangereux criminel de guerre recherché par la France".

Hermann Oestrich se retrouva donc en France avec, en poche, un contrat de travail d'ingénieur-chef en bonne et due forme, la liberté de recruter qui il voulait, et tous les moyens disponibles pour créer le premier turboréacteur français.

En septembre 1945, donc, Hermann Oestrich se retrouva à la tête d'un véritable commando - "le groupe O" - composé de plus de 120 ingénieurs
allemands, installés dans l'ancienne usine Dornier de Lindau-Rickenbach, au bord du lac de Constance. En juin 1946, les ingénieurs allemands, et toute l'usine, furent transférés à Decize (Nièvres) par deux convois ferroviaires totalisant la bagatelle de 272 wagons.

Le croiriez-vous, mais à sa sortie, quelque temps plus tard, l'ATAR 101 (dont les dérivés équipent toujours les "Mirage" actuels) ressemblait énormément au BMW...

lundi 24 mars 2003

21 - "exécution extra-judiciaire"

... début avril 1943, des juristes américains étudièrent pour la première fois la légalité d'assassiner un haut dignitaire étranger, en l'occurrence l'amiral et chef d'État-major de la marine impériale japonaise Isoroku Yamamoto, dont les services secrets venaient d'apprendre le détail des déplacements au cours des prochaines semaines.

Les juristes n'ayant soulevé aucune objection à l'assassinat du commandant en chef de l'armée ennemie, les Américains dépêchèrent à Guadalcanal, dans le plus grand secret, une escadrille de P38 Lightning munis de réservoirs supplémentaires.

Le 18 avril 1943, ils interceptèrent, comme prévu, le bimoteur de l'amiral japonais au dessus de Bougainville, et l'exécutèrent en une seule passe de tir.

Pour le Japon, la mort de Yamamoto constituait une telle perte qu'elle ne fut portée à la connaissance du public qu'un mois plus tard.

dimanche 23 mars 2003

20 - les lois de la guerre

... le 17 février 1944, une colonne allemande qui tentait de s'enfuir de Korsoun (au sud de Kiev) fut complètement massacrée par trois divisions de cavalerie cosaques, qui sabrèrent tout ce qui passait devant eux, en ce et y compris les bras levés des soldats allemands qui cherchaient à se rendre.

Vingt mille Allemands périrent dans cette boucherie qui valut à Koniev le titre de Maréchal de l'Union soviétique...

samedi 22 mars 2003

19 - Vae Victis

... [En Prusse orientale] "une population de 2 200 000 habitants en 1940 avait été réduite à 193 000 personnes à la fin du mois de mai 1945 (...) La terre même avait été rendue impropre à l'exploitation pour plusieurs années. Les maisons avaient été soit brûlées soit dépouillées de leurs installations les plus élémentaires. Des ampoules électriques avaient été volées par des paysans soviétiques qui n'avaient même pas l'électricité chez eux. Les fermes étaient zone morte, tout le bétail ayant été abattu ou envoyé en Russie

(...) Mais le sort des civils qui n'avaient pu s'échapper était plus tragique encore. La plupart des femmes et des jeunes-filles furent conduites à marches forcées en Union soviétique et contraintes de travailler dans des forêts, des tourbières et des canaux quinze à seize heures par jour. Un peu plus de la moitié d'entre elles périrent dans les deux années qui suivirent. La moitiés des survivantes avaient été violées et, quand elles furent renvoyées dans la zone d'occupation soviétique d'Allemagne, en avril 1947, la plupart durent être immédiatement hospitalisées, souffrant de tuberculose ou de maladies vénériennes" (*)

(*) (Anthony Beevor, La Chute de Berlin, Éditions de Fallois, 2002, page 444)

vendredi 21 mars 2003

18 - la Suisse lave plus blanc

... de 1933 à 1945, en douze ans, la très démocratique Confédération helvétique n'a accueilli que... 28 000 Juifs fuyant les sbires de la SS ou de la Gestapo, dont 7.000 avant 1939 (!)

Et encore faut-il préciser que les Juifs ne pouvaient entrer en Suisse que s'ils possédaient un visa (évidemment impossible à obtenir dans une kommandantur). Ceux qui passaient malgré tout illégalement la frontière étaient aussitôt arrêtés, et expulsés dans les heures ou les jours suivants. Une directive du 26 septembre 1942 stipulait par exemple "le refoulement sans exception de tous les Juifs français, car ceux-ci ne courent aucun risque dans leur pays d'origine" (sic).

Conduits sous escorte policière à la frontière, ils étaient dans la plupart des cas remis directement... aux mains des policiers allemands, qui les attendaient tranquillement dans leur camion, moteur tournant (!)

Quant aux rares réfugiés Juifs qui parvinrent malgré tout à se faire accepter en Helvétie, le gouvernement n'accepta leur présence qu'à la condition expresse qu'elle ne lui coûte pas le moindre franc (!) Les Juifs de nationalité suisse (environ 5 000) se virent contraints, dès le départ, de payer de leurs propres deniers l'accueil et l'hébergement des rares coreligionnaires que la Confédération voulait bien laisser entrer au pays.

De 1933 à 1937, le VSJF (Verband Schweizerischer Jüdischer Fürsorgen - union des assistances juives suisses), se vit ainsi forcée de dépenser 680.000 francs suisses pour les quelques 6.000 réfugiés juifs dont elle s'occupait. De 1933 à 1953, les organisations juives mondiales, en particulier américaines, déboursèrent 44 millions de francs suisses, et les juifs suisses 10 millions, pour financer le VSJF.

Mais ce n'était pas encore assez au yeux du gouvernement suisse, qui leva un impôt spécial sur les juifs transitant par la Suisse, ou qui y avaient obtenu un permis de séjour. Cet impôt, baptisé "contribution de solidarité" (sic) rapporta 1.6 million de francs suisses à un gouvernement qui s'en servit pour financer... l'aide aux internés, prisonniers de guerre échappés en Suisse, réfugiés militaires italiens (plus de 20.000) ou réfugiés civils mais PAS aux réfugiés qui faisaient l'objet de persécutions raciales, c-à-d in fine aux Juifs

Ultime cerise sur le gâteau, les rares Juifs acceptés en Suisse se virent interdits d'exercer une profession ou tout travail rémunéré

jeudi 20 mars 2003

17 - le crime ne paie pas

... si la société suisse Oerlikon fit fortune en vendant des milliers de canons de DCA à l'Allemagne nazie, la défaite prématurée de celle-ci, en mai 1945, laissa pourtant Emil Bührle (dont la fortune avait été multipliée par 20) avec un grand nombre de canons sur les bras.

Heureusement, les innombrables guerres africaines allaient bientôt permettre de liquider à bon compte le stock de canons déjà payés par l'Allemagne. A la fin de la guerre du Biafra (1970, 2 millions de morts), les inspecteurs des Nations-Unies furent ainsi fort surpris de découvrir, dans les casernes, plusieurs dizaines de canons Oerlikon,... dont certains portaient encore la croix gammée et des numéros de série nazis (!)

Dieter Bührle, citoyen suisse exemplaire, avait tout simplement revendu au régime du Président Ojukwu les canons déjà vendus par son père à Adolf Hitler...

Un tribunal suisse le condamna à une amende de 20 000 francs pour infraction à l'embargo

mercredi 19 mars 2003

16 - l'argent de la guerre

... durant toute la seconde guerre mondiale, des milliers d'avions de la Luftwaffe (et notamment des Messerschmitt 109) ont été équipés de canons MG-FF de 20mm, copies sous licence (et moyennant royalties) de l'Oerlikon suisse de 20mm à canon court

Mieux encore : durant toute la seconde guerre mondiale, la société Oerlikon-Bührle a vendu et livré à l'Allemagne nazie des milliers de canons de DCA de 20mm, employés avec le succès que l'on sait contre les aviateurs alliés.

De 1939 à 1945, la fortune de Monsieur Emil Bührle, citoyen helvétique exemplaire, a été mulipliée par... 20.

mardi 18 mars 2003

15 - des pertes ? quelles pertes ?

... le 15 août 1945, après l'explosion de deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, l'aviation navale japonaise, qui avait commencé la guerre avec 2 950 avions, en alignait encore 7 636.

De même, l'armée impériale, qui possédait 3 000 avions de combat en décembre 1941, en possédait encore 10 000 en août 1945

lundi 17 mars 2003

14 - le contrôle des armements

... du Traité de Versailles au déclenchement de la Deuxième guerre mondiale, l'Allemagne n'a jamais cessé de mentir sur les armements dont elle disposait.

Ainsi, ne pouvant ni concevoir ni posséder de sous-marins, elle délocalisa cette spécialité en... Hollande. Ne pouvant disposer d'aucune aviation de combat, elle envoya ses ingénieurs et ses pilotes réfléchir et se perfectionner en... URSS. Ne pouvant posséder aucun navire de guerre de plus de 10 000 tonnes, elle affirma - sans rire - que le Deutschland faisait bien 10 000 tonnes alors qu'il en avouait... 2 000 tonnes de plus.

La France ayant mis en chantier deux cuirassés de 26 000 tonnes pour répondre à la menace du Deutschland, l'Allemagne se lança elle aussi dans la construction de deux 26 000 tonnes qui, une fois lancés, en avouèrent... 32 000. Quant au Bismarck et au Tirpitz, officiellement de 35 000 tonnes, ils entrèrent en service à... 42 000 tonnes.

dimanche 16 mars 2003

13 - s'approprier le pétrole

... de nombreux historiens, et pas seulement allemands, considèrent qu'en attaquant l'URSS en juin 1941, Adolf Hitler ne menait rien d'autre qu'une "guerre préventive", persuadé qu'il était que son allié russe, qui lui avait fourni le pétrole lui ayant permis d'envahir la Pologne et la France avec le succès que l'on sait, finirait bien par lui couper un jour les robinets de cette ressource indispensable à son effort de guerre et, pire encore, envahirait l'Allemagne pour lui ravir la domination de l'Europe...

samedi 15 mars 2003

12 - guerre préventive

... le 3 juillet 1940, craignant que la flotte de guerre française réfugiée à Oran ne finisse par passer sous contrôle allemand au terme de la convention d'armistice, l'Angleterre décida de lancer contre elle une "attaque préventive".

Comme Nelson l'avait fait de la flotte danoise devant Copenhague un siècle et demi auparavant, l'amiral Somerville envoya promptement la flotte française au paradis de la ferraille, coulant plusieurs cuirassés et tuant plus de 1 300 marins français sans subir la moindre perte...

vendredi 14 mars 2003

11 - ... ou ne pas "Copenhaguer une flotte"

... en 1907, le développement de la marine de guerre allemande (devenue la deuxième du monde) était tel que l'amiral Fisher, Premier Lord de la Mer, réclama de son souverain, le Roi d'Angleterre Edward VII, l'autorisation de déclencher une "guerre préventive" contre l'Allemagne, en "copenhaguant" la flotte allemande dans ses ports, comme Nelson l'avait si bien fait de la flotte danoise devant Copenhague un siècle auparavant.

Edward VII refusa.

Sept ans plus tard, la Première guerre mondiale permit à la marine allemande, devenue adulte, de couler plus de bâtiments britanniques et de tuer plus de marins anglais qu'elle ne connut elle-même de pertes...

jeudi 13 mars 2003

10 - "Copenhaguer" une flotte


... le 2 avril 1801, la Grande-Bretagne, en la personne de l'amiral Horatio Nelson, déclencha une "guerre préventive" contre le Danemark au motif que cette nation, qui n'était pourtant pas en guerre contre l'Angleterre, commerçait avec la France et risquait un jour de se ranger, avec ses navires, du côté de Napoléon.

Le 2 avril 1802, donc, la flotte de Nelson écrasa comme à la parade la flotte danoise mouillée devant Copenhague, détruisant la moitié de ses vaisseaux et tuant près de 6 000 Danois pour la perte de 350 Anglais seulement.

Pendant longtemps, dans la littérature militaire, le terme "copenhaguer" désigna la destruction préventive, dans ses eaux nationales, de la flotte d'un pays avec lequel on n'était pas en guerre...

mercredi 12 mars 2003

09 - la guerre du pâtissier

... si tous les petits écoliers français apprendront demain, avec une immense fierté, que la France, patrie autoproclamée des Droits de l'Homme, s'opposa avec énergie à une "guerre pour le pétrole" du dernier vulgaire,... personne ne leur apprendra jamais qu'il y a un siècle et demi, cette même France fit une guerre pour une... pâtisserie (!)

En 1838, donc, la France prit en effet prétexte d'une boulangerie française pillée par des soldats mexicains pour exiger des millions d'euros actuels en dommages-intérêts, envoyer une flotte de guerre, détruire la citadelle Saint-Jean d'Ulloa avec les premiers obus à poudre jamais utilisés (par ailleurs invention française), bombarder puis s'emparer du port de Veracruz (avec de considérables dommages collatéraux parmi les civils innocents), et y rester un an, c-à-d jusqu'à obtention de la rançon exigée (!)

Dans les manuels d'Histoire militaire, cette guerre est connue sous le nom de "Guerre du pâtissier"

mardi 11 mars 2003

08 - Projet Borodino

... depuis mai 1942, Joseph Staline était au courant de l'existence du Projet Manhattan américain de bombe atomique ? Après être entré dans une des colères rouges dont il avait le secret, il avait convoqué Beria (chef du NKVD) ainsi que les principaux savants atomistes russes afin de mettre sur pieds le "Projet Borodino" (équivalent russe du Projet Manhattan)

Hélas, et au grand déplaisir du Petit Père des Peuples, les choses n'allèrent pas bien loin au cours des trois années suivantes, faute d'uranium en suffisance (les Russes n'en découvrirent au Kazakhstan qu'en 1945)

En revanche, les Allemands (qui travaillaient également sur le sujet
et firent don au Japon d'une demi tonne d'oxyde d'uranium) possédaient des mines d'uranium en Tchécoslovaquie et en Saxe. Lors de l'offensive finale sur Berlin, Staline imposa donc la présence, parmi l'armée régulière, d'unités spéciales du NKVD et du SMERSH, chargées de récupérer uranium, savants et documentations atomiques allemands.

Le 24 avril 1945, alors que des dizaines de milliers de Berlinois innocents périssaient sous les millions d'obus déversés par l'armée rouge, ces unités s'emparèrent de l'Institut de physique Kaiser Wilhelm de Dalhem (Berlin), et firent main basse sur 250 kilos d'uranium métallique, trois tonnes d'oxyde d'uranium et quelques savants atomistes allemands

L'ensemble, en ce compris le cyclotron et des centaines de kilos de dossiers, fut immédiatement expédié en URSS. Les savants allemands capturés ne revirent l'Allemagne qu'au milieu des années '50...

Le 29 août 1949, les Russes faisaient exploser leur première bombe atomique, à la plus grande satisfaction du Camarade Staline qui avait attendu ce moment pendant 7 ans...

lundi 10 mars 2003

07 - le sous-marin de la dernière chance

.. le 15 avril 1945, le sous-marin allemand U-234 - type IX C - quittait Kristiansand (Norvège) pour le Japon avec à son bord deux officiers japonais, une fusée V2 et un Messerschmidt 262 démontés, plusieurs milliers de plans des dernières armes allemandes et... une demi-tonne d'oxyde d'uranium, tirée des réserves de l'Institut Kaiser-Wilhelm de Berlin et destinée à la future bombe atomique japonaise.

Hélas pour le Japon, la capitulation de l'Allemagne, le 8 mai, entraîna la reddition de l'U-234 deux jours plus tard, alors qu'il se trouvait encore bien loin de l'archipel nippon.

Comme de juste, les deux officiers japonais préférèrent le suicide au déshonneur de la reddition, et l'équipage allemand la reddition aux Américains plutôt qu'aux Canadiens ou aux Britanniques.

Quant à l'uranium transporté par l'U-234, il fut inspecté par Robert Oppenheimer, acheminé puis enrichi à Los Alamos et... utilisé dans la bombe atomique américaine qui, quelques mois plus tard, raya Hiroshima de la carte.

Par une étrange ironie dont l'Histoire a le secret, l'uranium allemand destiné au Japon, qui devait permettre à ce pays de réaliser sa propre bombe atomique, parvint donc finalement à destination...

dimanche 9 mars 2003

06 - retour de flammes

... Vers 1830, les Matabélés du Roi Moselekatsé envahirent et colonisèrent ce qui s'appellerait un jour Rhodésie et plus tard Zimbabwé. Ils massacrèrent un million de personnes, appartenant majoritairement à l'ethnie shona, et trouvèrent franchement moral, et même parfaitement légitime, de réduire les Shonas en esclavage, de s'emparer de leurs terres et richesses, de lancer leurs enfants en l'air pour les faire retomber sur leurs sagaïes, ou de leur éclater directement la tête sur les arbres.

Une cinquantaine d'années plus tard, les Matabélés du Roi Lobengula (successeur de Moselekatsé) tombèrent par milliers sous les balles des fusils à répétition et des mitrailleuses Maxim des Blancs menés par Cecil Rhodes, à qui ils durent abandonner terres et richesses, ce qu'ils rouvèrent curieusement parfaitement immoral et même franchement illégitime...

samedi 8 mars 2003

05 - gazer les sauvages

... lors de la guerre d'Éthiopie (1935-1936), l'Italie (nation européenne de grande culture) déversa, du haut des airs, pas moins de 272 tonnes de gaz mortels sur les soldats éthiopiens simplement armés de sagaies, ce qui occasionna de surcroît d'importants dommages collatéraux aux populations civiles innocentes...

04 - viols à gogo

... de janvier à mai 1945, au moins deux millions de femmes allemandes furent violées par des soldats soviétiques, une bonne part d'entre elles ayant eu à subir des viols multiples. Rien qu'à Berlin, entre 95 000 et 130 000 femmes auraient ainsi été violées, et environ 10 000 seraient mortes ensuite, souvent par suicide.

jeudi 6 mars 2003

03 - la loi du commerce

... en 1938, le premier partenaire commercial de l'Allemagne nazie n'était autre que... la très démocratique République française (!) qui, la même année, vendit littéralement la Tchécoslovaquie à l'ogre hitlérien en échange d'une paix de pacotille.

La France manquant cruellement de moteurs d'avions à la fois performants et fiables, l'Allemagne, qui manquait cruellement de devises, envisagea, jusqu'en 1939, de lui vendre des centaines de Mercedes-Benz DB601 qui, quelques mois plus tard, connurent le succès que l'on sait sous les cieux polonais d'abord, français ensuite.

Du côté allemand, ce projet était soutenu par Ernst Udet, aviateur célèbre devenu Directeur de l'Armement. Mais il était surtout défendu avec acharnement par un autre aviateur, américain celui-là, et encore plus célèbre. Aux États-Unis, cet aviateur était d'ailleurs devenu le chef de file du mouvement pacifiste, et militait avec ardeur non seulement contre l'entrée en guerre des États-Unis advenant un conflit en Europe, mais aussi contre toute vente de matériel militaire américain à la France.

Cet aviateur s'appelait Charles Lindbergh

mercredi 5 mars 2003

02 - le plus grand naufrage de Tous les Temps














... le plus grand naufrage de l'Histoire n'est pas celui du Titanic, mais bien celui du paquebot allemand Wilhelm Gustloff, torpillé par un sous-marin soviétique en mer Baltique le 30 janvier 1945.

Sur les 10.000 personnes (majoritairement des civils) qu'il transportait, plus de 8.000 périrent, parmi lesquels plus de 4.500 bébés, enfants et adolescents innocents, piétinés à mort par les adultes qui cherchaient à fuir avant que le navire ne sombre...

mardi 4 mars 2003

01 - un chiffre incroyable

... de 1937 à 1945, sans chambre à gaz, sans fours crématoire et sans procès de Nuremberg, les Japonais ont tué plus de Chinois (plus de 7 millions) que les Allemands n'ont tué de juifs européens ?