von Braun, tout sourire, à Peenemünde, en mars 1941 |
Von Braun, principal maître d’œuvre, est indemne et, sur ce point, le Bombardement de Peenemünde s’avère déjà un échec flagrant.
Le bilan du second objectif, qui était de rendre le site impropre à tout usage ultérieur en y détruisant toutes les installations ainsi que le plus grand nombre de fusées possible, est plus encourageant, mais Peenemünde, qui bénéficiera pourtant de trois bombardements massifs ultérieurs (!), cette fois par les Américains, n’en continuera pas moins ses activités, à allure néanmoins réduite, jusqu’à la fin de la guerre, et chacun s’accorde aujourd’hui pour dire que celui du 18 août 1943 n’a, au mieux, retardé que de deux mois l’entrée en service des fusées V1 et V2, les Allemands ayant en effet déjà commencé à délocaliser la fabrication des fusées vers des sites moins exposés et bientôt, comme le Mittelwerk("usine du centre") de Nordhausen, totalement invulnérables aux bombes.
Résultat plus que mitigé, donc, et de surcroît aggravé par des pertes cette fois largement supérieures à l’habitude.
Car la chasse de nuit allemande, un instant leurrée par l’incursion de Mosquito sur Berlin, s’est très vite ressaisie, et s’est même littéralement déchaînée sur la troisième et dernière vague d’attaque britannique, envoyant pas moins de 28 de ses 178 quadrimoteurs au tapis en à peine 15 minutes !
Au total, lors de cette sortie pour lui inédite, le Bomber Command a perdu 40 appareils sur 596, soit 7% de l’effectif engagé...